Le vendredi 24 juin 2022 était organisé par l'Université Savoie Mont Blanc un séminaire sur "la prise en charge des victimes atteintes dans leur intégrité psychique". L'occasion de nourrir sa réflexion.

En pratique cette dimension de la réparation des victimes (directes et par ricochet) de dommages corporels est un combat quotidien car sa reconnaissance est encore plus complexe que les atteintes à l'intégrité physique stricto sensu, non associées à un impact psychique.

Une expertise médicale devant un médecin psychiatre s'imposera le plus souvent (pour la victime directe bien entendu mais également pour les proches, d'une victime d'homicide volontaire ou involontaire par exemple) afin d'assurer une personnalisation du vécu traumatique et favoriser la reconstruction. A supposer que l'expertise soit de qualité.

A défaut une indemnisation forfaitaire, susceptible d'aggraver le sentiment d'absurdité de la logique indemnitaire dans le cas d'un deuil, ne pourra qu'être recherchée par l'avocat conseil. 

Au-delà ce séminaire a aussi été l'occasion de souligner des avancées juridiques grâce aux décisions de la Cour de cassation (reconnaissance de préjudices autonomes comme le préjudice d'angoisse de mort imminente de la victime directe ou d'attente et d'inquiétude des proches) ou encore d'évoquer les difficultés qu'induisent la reconnaissance et l'indemnisation du trouble de conversion. C'est-à-dire l'expression de phénomènes mentaux se présentant comme des symptômes physiques. Comme par exemple les symptômes d'une atteinte médullaire telle une paraplégie sans qu'il ne puisse être objectivé la moindre séquelle physique post-traumatique au niveau du rachis. Ce trouble est une illustration signifiante du chemin expertal puis judiciaire de longue haleine que la victime qui en souffre devra affronter.

Un grand merci aux organisateurs et aux intervenants de ce séminaire très enrichissant.

La pugnacité et la vigilance sont plus que jamais de rigueur pour veiller au respect des droits des victimes atteintes dans leur corps et dans leur cœur.